Axel Decourtye étudient l’influence des pratiques agricoles sur la santé des abeilles, d’abord lors de son doctorat en écologie, puis à l’Acta (réseau des instituts techniques agricoles) depuis 2003. Il est responsable de l’unité Prade (Protection des Abeilles dans l’Environnement) à Avignon, associant l’INRA et des structures de recherche finalisée et de développement (Acta, Adapi, Itsap-Institut de l’abeille, Terres Inovia). Depuis janvier 2014, il est le directeur scientifique et technique de l’Institut Technique et Scientifique de l’Apiculture et de la Pollinisation (Itsap-Institut de l’abeille).
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Abeilles et agriculture : derrière les idées reçues
De nombreuses études démontrent les bénéfices réciproques entre les abeilles et l’agriculture – d’un côté, les abeilles contribuent à notre alimentation via la pollinisation et de l’autre, les cultures apportent des ressources aux abeilles – tandis que d’autres prouvent le rôle de l’usage de certains pesticides et de l’appauvrissement de la flore dans le déclin des abeilles. La difficile adéquation entre l’intensification des pratiques agricoles et la protection des abeilles a été la source de vives controverses entre scientifiques, et de tensions entre les apiculteurs et les agriculteurs. Le sujet est largement relayé par les médias mais souvent seulement par la surface des choses. La présentation partira de quelques idées reçues pour faire état des principaux enseignements issus de la recherche. Ces connaissances nous amènent à positionner les abeilles au cœur de l’actuel défi de l’agriculture qui est de maintenir les productions en reposant plus sur les processus écologiques, dont la pollinisation, et moins sur l’usage des produits chimiques. Les études sur le déclin des populations d’abeilles révèlent le besoin urgent de changer radicalement de pratiques. Or des mesures concrètes issues de la concertation entre scientifiques, protecteurs des abeilles et agriculteurs, peuvent enrichir la flore et réduire les risques d’intoxication des abeilles.